Claude Parent / Un hommage

Exposition à la Galerie 8+4 du 28 janvier au 11 mars 2023, vernissage le samedi 4 février de 17h à 21h. 

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À l’occasion du centenaire de la naissance de Claude Parent (1923 – 2016), la Galerie 8+4 rend hommage à l’architecte visionnaire que fut Claude Parent et programme deux évènements :

Une exposition à la Galerie 8+4 du 28 janvier au 11 mars 2022 présentant un ensemble inédit de dessins originaux de l’architecte issus des séries « Les migrations », « Incisions », « Les arbres obliques », « Les solaires ». Une trentaine de dessins seront exposés à cette occasion. Vernissage le samedi 4 février 202 de 17h à 21h

La réédition par Bernard Chauveau Edition de deux ouvrages fondamentaux à ce jour épuisés: Vivre à l’oblique (1970) et Errer dans l’illusion (2001). Lancement et rencontre avec Chloé Parent, Odile Decq et Mehradi Sarmadi à la Librairie Artcurial 13 février 2023 à 18h30 (Rond-Point des Champs-Elysée 75008 Paris)

Après des études de mathématiques, il rejoint en 1943 les Beaux-Arts de Toulouse. À la fin de la guerre, il déménage à Paris pour reprendre des études à l’École des beaux-arts. Écœuré par le conservatisme et l’académisme de l’école, il décide de quitter ses études, et après quelques passages courts en agences (dont celle de Le Corbusier), Parent s’associe à Ionel Schein qui a lui aussi quitté les Beaux-Arts. Leur association durera de 1949 à 1955. Ils gagnent ensemble un concours national d’architecture pour le magazine Maison Française, ce qui les propulse et leur apporte des nombreuses commandes de maisons individuelles. En 1956, après la rupture avec Schein, Parent ouvre sa propre agence.

Quelques années auparavant, en 1951, il fait la connaissance du sculpteur André Bloc, fondateur des revues L'Architecture d'aujourd'hui et Aujourd’hui, qui le fait rentrer dans le groupe Espace. Parent devient plus tard rédacteur en chef d'Architecture d'Aujourd'hui, dont il reste membre du comité éditorial pendant plus de trente ans. Au sein du groupe Espace, il rencontre et collabore avec plusieurs artistes dont Yves Klein avec lequel il travaillera jusqu’à la mort de celui-ci. Il réalise plusieurs maisons individuelles qui marqueront l’architecture française dont la Villa Bloc au cap d’Antibes (1959, classée), la Maison Bordeaux-Le Pecq (1963-1965, protégée) et la Villa Drusch (1963-65, classée). Il construit parallèlement plusieurs immeubles d’habitation ou publics dont la

Maison de l’Iran (maintenant Fondation Avicenne, classée) à la Cité universitaire internationale de Paris (1962, avec André Bloc et les architectes iraniens Moshen Foroughi et Heydar Ghiai).

En 1963, il fonde avec Paul Virilio, Michel Carrade et Morice Lipsi le groupe Architecture Principe. Parent et Virilio, défendant l’idée d'une nouvelle appropriation de l'espace cassant avec la règle orthogonale, développent la théorie de la « fonction oblique » (1963-1968). Parent est co-fondateur, puis rédacteur en chef de la revue Architecture Principe, le manifeste du groupe. Parent et Virilio signent ensemble l'église Sainte-Bernadette à Nevers (1963-1966), maintenant classée Monument historique et l‘usine Thomson-Houston.

Après la rupture d’Architecture Principe, Parent continuera l’aventure oblique notamment avec les centres commerciaux de Reims-Tinqueux (1969) et de Sens (1970, aussi classé Monument historique). Il entreprend jusqu’en 1973 une action de diffusion de la théorie de la « fonction oblique » dans le cadre des Maisons de la culture françaises : conférences, expositions, mais surtout construction de structures appelées « praticables » sur lesquelles le public peut expérimenter l’oblique à grande échelle.

En 1969, il est nommé commissaire du pavillon français de la Biennale d’art de Venise de 1970 : il transforme alors le pavillon en espace totalement oblique et invite plusieurs artistes à investir cette nouvelle dimension. La même année il applique la fonction oblique à l’appartement du peintre Andrée Bellaguet.

En 1972, à la suite d’une longue convalescence qui le laissera sans pouvoir travailler pendant presque un an, il construit la maison du peintre Michel Carrade. Il transforme sa propre maison en habitat oblique en 1974 (la maison restera à l’oblique pendant plus de dix ans).

1974-1975, Parent est missionné par Électricité de France pour l’étude de nouveaux modèles architecturaux pour les centrales nucléaires et leur intégration dans les différents sites. En 1975, il fonde le Collège des architectes du nucléaire qui comprendra neuf architectes (dont Paul Andreu, Roger Taillibert et Jean Willerval) et travaillera sur ces projets pendant plus d’une décennie. En plus de la recherche de concepts architecturaux, Parent est en charge des sites de Cattenom et de Chooz dans l’est de la France.

Ses autres réalisations comprennent, entre autres, de grands centres commerciaux (Sens, Ris- Orangis, Tinqueux, Épernay, etc.), des ensembles socio-culturels (Maison des jeunes et de la culture de Troyes, théâtre Silvia Monfort à Paris), des immeubles de bureaux (SEPTEN à Lyon- Villeurbanne, Siège social de la Plaine Saint-Denis pour EDF) et dans le centre historique de Prague, l’immeuble de bureau et galerie commerciale Myslbek (avec Zdenek Hölzel et Jan Kerel, 1992-1996). Il construit aussi plusieurs collèges et lycées, et des bâtiments institutionnels comme l’Hôtel de région à Marseille, l’Hôtel de ville de Lillebonne, l’Aéronef pour Aéroports de Paris. Il construit également plusieurs immeubles d’habitations et maisons individuelles.

Théoricien, il est l'auteur de nombreux ouvrages, en particulier Vivre à l’oblique (1970), Cinq réflexions sur l’architecture (1972), Claude Parent architecte (1975), L’Architecture et le nucléaire (1978), Entrelacs de l’oblique (1981), L’Architecte, bouffon social (1982), Colères (1982), Les Maisons de l’atome (1983), Errer dans l’illusion (2001), Quand les bouffons relèvent la tête (2002), Cuits et archicuits (2003), Demain la Terre (2010), Stop & Go (2012), Et de très nombreux articles critiques ou rubriques pour la presse, en particulier, pour Architecture d’aujourd’hui.

Ses réalisations, théories architecturales, dessins visionnaires et écrits critiques sont aujourd’hui reconnus comme une influence majeure de l’architecture contemporaine. Cassant avec la règle orthogonale de l’architecture classique et du moderniste, il introduit l’oblique comme solution architecturale et de vie, promouvant le mouvement et l’instabilité dans le langage architectural. Jean Nouvel (qui a travaillé pour Claude Parent), Frank Gehry, Zaha Hadid, Daniel Libeskind, Wolf D. Prix, Odile Decq et de nombreux autres, ainsi que de grands historiens d’architecture, ont confirmé l’incroyable révolution et influence séminale que la fonction oblique et le travail de Claude Parent ont représenté historiquement dans l’architecture d’après-guerre et contemporaine.

Académicien, commandeur de la Légion d’honneur, commandeur des Arts et des Lettres, officier des Palmes académiques, commandeur de l’ordre national du Mérite. L’obtention de prix jalonnera aussi sa carrière : Grand prix national d’architecture (1979), médaille d’argent de l’Académie d’architecture, médaille de l’Union centrale des Arts décoratifs, médaille d’or de la Société d’encouragement au progrès, médaille de l’U.I.A. pour son travail critique. En 2010, une rétrospective monographique à la Cité de l’architecture et du patrimoine a été consacrée à cette figure phare de l’histoire de l’architecture du XXe siècle.

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