Art Paris 2025
Art Paris - 3 au 6 avril 2025 - Grand Palais
Stand F5
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À l’occasion de cette édition nous présenterons la première tapisserie double face réalisée spécifiquement par Lionel Sabatté pour Art Paris. Depuis toujours passionné par l’évidence de l’art pariétal du paléolithique, Lionel Sabatté s’est engagé dans cette technique en cherchant à la déconstruire. Refusant de considérer cette technique comme la simple reproduction mécanique d’un motif croisant des fils de laine et des fils de papier, Lionel Sabatté rehausse ici la paroi du tissu de figures peintes à l’acrylique, de traits tracés avec de simples galettes de pétrole séchées et récoltées sur les plages et de fils de filets de pêche formant des nœuds aux allures de bestiaires fantastiques. Le motif initial est comme absorbé, recouvert par ces multiples couches d’où surgissent des figures d’animaux qui s’entrecroisent et ressurgissent autrement sur l’autre face de la tapisserie. Cette œuvre visible des deux côtés, suspendue telle une sculpture, offre sur chacune de ses deux faces un dessin de nature différente selon la face du support même si ces saillances figuratives évoquent les dessins présents sur les parois des cavernes du paléolithique.
Clément Bagot produit des dessins d’une exceptionnelle minutie convoquant chez le spectateur le souvenir d’images entraperçues telles ces reproductions de l’infiniment petit, ou encore celles de ces vues depuis l’espace, d’un territoire fantasmé avec des plans de ville. Cet artiste, fortement influencé par les codes de la cartographie, les jeux graphiques des bandes dessinées de science-fiction (comme celles de Mœbius), les images scientifiques du microcosme et le travail du trait dans la gravure du xviiie siècle, propose donc des configurations paréidoliques dans lesquelles chaque image déploie des strates de figurations presque antinomiques avec des ruptures d’échelle et leurs ambiguïtés de représentation avec le réel. Comme de rares artistes, il propose un travail ouvert à la rêverie et à la déambulation imaginaire dans les plis de l’image. Cette présentation est complétée par quelques-unes de ses sculptures, champ de création qui poursuit par d’autres moyens ses interrogations avec des structures qui évoquent tout autant les villes du futur que des êtres robotisés en quête d’incarnation.
Après plusieurs mois de travail, Javier Pérez propose une nouvelle série composée de différents triptyques jouant sur les ambiguïtés entre image mécanique et image peinte. Dans ce mouvement entre plusieurs états de la représentation, Javier Pérez imagine un croisement entre deux registres de l’image : sa forme mécanique et son incarnation sous la main de l’artiste. Réalisé à partir de photographies de sous-bois au crépuscule, chaque triptyque décline un trouble, celui de notre perception actuelle du réel. Si la première œuvre retranscrit l’image saisie par la photographie, la deuxième puis la troisième sont recouvertes de dizaines de couches d’encres lentement appliquées jouant le rôle de filtres. De ce jeu savant entre la matérialité même des couches et les informations du cliché surgit un basculement transformant un paysage bucolique en interrogation radicale sur une forme de transcendance. Par ce biais, Javier Pérez démontre que le subconscient de l’artiste parvient toujours à supplanter une réalité tangible proposée par la technique pour entraîner le spectateur vers les rivages de l’imaginaire pur.
Claire Trotignon a amorcé ces derniers mois un renversement des principes directeurs de ses collages. L’irruption de fonds bleus répond à l’évidence d’éléments d’architectures classiques devenus désormais le motif central de ses compositions. Si ses œuvres entremêlent différents temps, la notion de ruine et celle de la déréliction écologique de notre monde, elles constituent surtout des propositions critiques envers notre présent et notre incapacité à proposer un mode de relation au monde qui ne soit pas empreint d’une matérialité pesante. En réaffirmant une certaine monumentalité, l’œuvre de Claire Trotignon démontre qu’il est encore possible de réenchanter les signes de l’histoire.
La longue histoire de la photographie n’a cessé de se passionner pour l’enregistrement des phénomènes transitoires et les fluctuations du temps soudain saisis par la magie de l’enregistrement photographique. Gilles Pourtier s’est penché sur le motif commun du nuage. Loin de vouloir illustrer les théories de la néphologie (science des nuages), il considère le nuage comme une réserve d’interrogations sur la nature même de la photographie. Alors que les fameux Équivalents (1925) d’Alfred Stieglitz se voulaient des témoignages de ses émotions face « au chaos du monde », Gilles Pourtier cherche au contraire à faire de ces nuages une réserve de motifs soudain déconnectés de son référent. Pour cette raison, il utilise l’ancien procédé de solarisation (autrefois popularisé par Man Ray) obtenant au passage des images où la matière devient le fantôme de nos émotions.
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